Les statistiques les plus courantes évaluent entre 80 % et 90 % la proportion des échanges commerciaux mondiaux acheminés par bateau entre les ports de la planète. La fiabilité et l’importante capacité des gigantesques porte-conteneurs expliquent en partie cette situation. En une seule traite, les plus gros de ces mastodontes peuvent transporter jusqu’à un peu plus de 20 000 conteneurs. Pourtant, à l’heure où les mesures pour réduire le réchauffement climatique sont privilégiées, il convient alors de mettre en place un cadre à même de contrôler les rejets en CO2 de ces immenses bâtiments énergivores. 

Mise en place d’une taxe pour financer le développement de navires neutres en carbone

Les échanges commerciaux de marchandises à travers la planète s’appuient en grande partie sur la logistique assurée par environ 50 000 navires marchands circulant sur les mers du globe. Cet intense balai maritime générerait plus de gaz à effet de serre que le fret réalisé par le transport par voie aérienne. Selon les spécialistes en la matière, environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre et près de 2 % des rejets de CO2 sur la planète sont imputés au transport maritime.

Fort d’un tel constat, de nombreuses parties prenantes du secteur de l’acheminement de marchandises par bateau ont d’un commun accord proposé l’instauration d’une taxe dans le but de financer une transformation à moyen terme de leurs activités. L’objectif est ainsi de se constituer un fonds destiné à développer des recherches pour la construction de bateaux zéro carbone. La Chambre internationale de la marine marchande, le World Shipping Council ou encore le Conseil maritime Baltique international et l’Organisation maritime internationale se sont ainsi mis d’accord pour la mise en place d’une taxe de 2 dollars par tonne de carburant soumise aux compagnies maritimes.

À terme, c’est-à-dire au bout d’une dizaine d’années de contribution, une bagatelle d’environ 5 milliards de dollars sera disponible pour aider les compagnies à former une flotte plus respectueuse de l’environnement. Dans la pratique, un conseil indépendant devrait être créé à la demande de ces associations d’armateurs, et il sera en charge de gérer tout ce qui a trait à la gestion de cette taxe.

Qu’en est-il de la limitation de la vitesse de navigation des bateaux ?

Cette proposition émanant des associations d’armateurs apparaît quelques mois après une série de déclarations réclamant d’imposer une réduction de la vitesse des navires qui sillonnent les mers du globe. En août, le président Emmanuel Macron a ainsi donné un avis sur la question en annonçant que la diminution de la vitesse des navires de marchandises constitue un vrai changement et qu’un engagement en ce sens devrait être trouvé avec les compagnies. En novembre, les associations Transport & Environment et Seas at Risk confirment d’ailleurs le même constat. De nombreux pays entretiennent pourtant un certain doute et préfèrent privilégier d’autres solutions, comme le Danemark ou le Japon, pour qui la fixation d’un plafond d’émission de gaz à effet de serre est plus bénéfique.

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